Qui est Yaïr Golan, le chef de file de la gauche israélienne critique de la guerre à Gaza

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Christophe
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Qui est Yaïr Golan, le chef de file de la gauche israélienne critique de la guerre à Gaza

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Ancien membre de l’armée, espoir de la gauche et partisan de la solution à deux États, Yaïr Golan  est dans le viseur du gouvernement israélien pour ses propos sur la guerre à Gaza.

Source Huffpost le 23 mai 2025

INTERNATIONAL - Au lendemain de l’attaque du 7 octobre, il était présenté comme un héros national. Yaïr Golan, chef de file de la gauche israélienne, s’est attiré les foudres du gouvernement Netanyahu après avoir vivement critiqué, mardi 20 mai, l’action des forces armées à Gaza.



« Un pays sain ne fait pas la guerre à des civils, n’a pas pour hobby de tuer des bébés, ne se fixe pas pour objectif d’expulser des populations », a fustigé cette figure de l’opposition sur la radio publique. Israël est « en passe de devenir un État paria parmi les nations », a-t-il ajouté, alors que l’exécutif israélien a annoncé son intention de prendre le contrôle de l’intégralité de la bande de Gaza, dans le cadre de l’opération « Chariots de Gédéon » lancée le 16 mai dernier.

« Il n’y a pas de limite à la décadence morale », a immédiatement dénoncé Benjamin Netanyahu, accusant son adversaire politique de propager des « calomnies antisémites (...) à l’encontre des soldats de l’armée israélienne ». Dans la foulée, d’autres ministres ont appelé à l’ouverture d’une enquête pour appel à la haine.

La fureur de l’actuel gouvernement n’a pas fait taire Yaïr Golan. Ce jeudi 22 mai, après l’assassinat de deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington, il n’a pas hésité à affirmer que le gouvernement Netanyahu « alimente l’antisémitisme et la haine envers Israël (...) mettant en danger chaque Juif à travers le monde ».

Ancien numéro 2 de Tsahal et « sioniste de gauche »
Âgé de 62 ans, cet ancien chef d’État-major adjoint de l’armée israélienne n’en est pas à son premier coup d’éclat. En 2016, il avait notamment fait un parallèle entre la place de l’extrême droite en Israël et la montée du fascisme en Europe dans les années 1930. « Il n’est rien de plus facile que de haïr l’étranger ; rien de plus facile que de semer la peur ; rien de plus facile que la bestialité ; le cynisme et l’autosatisfaction », avait-il lancé. Des propos qui lui ont valu d’être qualifié de « traître de gauche ».

Deux ans plus tard, il sera écarté du poste de chef d’État-major de l’armée pour lequel il était pressenti.

En 2022, il avait également irrité une partie de la classe politique israélienne en qualifiant les colons de Cisjordanie de « voyous méprisables » et de « gang qui agresse des Palestiniens innocents ». Se définissant comme un « sioniste de gauche », Yaïr Golan défend par ailleurs la solution à deux États, sur la base des frontières établies en 1949.

Héros du 7 octobre
Au-delà des polémiques, Yaïr Golan est considéré en Israël comme un véritable héros du 7 octobre. Le jour de l’attaque perpétrée par le Hamas, le militaire à la retraite devenu réserviste a revêtu son ancien uniforme. Après avoir été prévenu par des proches, il s’est rendu à la frontière avec Gaza au volant de sa propre voiture et a sauvé plusieurs jeunes Israéliens présents au festival de musique Nova.

Quelques mois plus tard, en mai 2024, il a été élu chef du parti travailliste israélien (HaAvoda) avec plus de 95 % des voix des militants. Avant ça, Yaïr Golan avait été député de la formation de gauche laïque Meretz à la Knesset entre 2019 et 2022. Il entend désormais « unir » les différents blocs de gauche afin de « présenter un parti de gouvernement, pas un parti de niche », avait-il clamé lors de son discours de victoire en 2024. Lors des dernières élections législatives, Meretz et HaAvoda avaient respectivement remporté quatre et cinq sièges au Parlement. Soit très loin derrière les 30 sièges du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu.

Dans le flot des critiques des derniers jours, Yaïr Golan a d’ailleurs reçu le soutien de l’ancien Premier ministre de gauche Ehud Barak, qui l’a décrit comme « un homme courageux et direct ». « Si je devais participer à un raid ce soir ou à une campagne politique difficile demain, je préférerais l’avoir à mes côtés plutôt que tous ses détracteurs », a-t-il poursuivi dans une publication sur X. Adoubé par un camp, paria dans un autre.
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