Pour défendre la démocratie, contre la loi martiale, elle s’est opposée à des soldats
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Pour défendre la démocratie, contre la loi martiale, elle s’est opposée à des soldats
En Corée du Sud, cette femme tentant d’arracher l’arme d’un soldat est devenue un visage de la révolte
An Gwi-ryeong est une ancienne vedette de télévision devenue porte-parole du Parti démocrate. Pour défendre la démocratie, elle s’est opposée à des soldats.
cf https://www.huffingtonpost.fr/international/video/en-coree-du-sud-cette-femme-tentant-d-arracher-l-arme-d-un-soldat-est-devenue-un-visage-de-la-revolte_243191.html
Vidéo sur : https://x.com/YourAnonCentral/status/1864063855300845704
05/12/2024 - CORÉE DU SUD - Défendre la démocratie, coûte que coûte. An Gwi-ryeong, une femme politique sud-coréenne, est devenu l’un des visages de la révolte dans le pays, au lendemain de la loi martiale expresse décrétée par le président Yoon Suk Yeol. Pendant l’intervention des militaires au Parlement, elle a été filmée en train d’arracher à main nue son arme à un soldat.
An Gwi-ryeong est une ancienne vedette de télévision devenue porte-parole du Parti démocrate (opposition). Elle a confié ce jeudi 5 décembre à l’AFP avoir eu « peur » mais n’avoir aucun regret d’avoir lutté pour la démocratie. Habillée de noir, cheveux coupés au carré, on peut la voir sur les vidéos lutter de toutes ses forces en tirant sur l’arme, le canon pourtant pointé vers elle.
Elle dit avoir été inspirée par le courage de ses concitoyens qui s’étaient rassemblés par milliers devant le Parlement pour manifester. « La peur à ce moment était contrebalancée par la conviction que cet endroit devait être défendu », a-t-elle confié. « La Corée du Sud a une fière histoire qui l’a vue parvenir à la démocratie par la détermination de ses citoyens », a dit An Gwi-ryeong, dans une allusion au passé autoritaire du pays. « Je crois profondément que cet esprit est inscrit dans l’ADN du peuple coréen », a-t-elle ajouté.
« Cela aurait été la fin de notre démocratie »
« N’avez-vous pas honte ? », a-t-elle lancé au soldat lors de cette brève altercation, dont la vidéo s’est rapidement répandue sur internet. De nombreux commentaires ont salué son attitude courageuse face à l’autoritarisme.
« J’ai senti que si cet assaut réussissait, il n’y aurait pas de retour en arrière », a-t-elle dit à l’AFP. « S’ils étaient entrés et avaient empêché le vote, ce n’est pas seulement la loi martiale qui n’aurait pas été levée, mais cela aurait aussi été la fin de notre démocratie », a-t-elle expliqué.
« Mme Ahn Gwi-ryeong (ancienne présentatrice de journal/maintenant politicienne) était parmi beaucoup d’autres personnes courageuses hier soir en Corée du Sud pour affronter les soldats qui ont imposé la loi martiale. Ce dessin est mon salut à ceux qui se lèvent pour défendre la démocratie. Dessinez, applaudissez les citoyens et les membres du Congrès qui ont résisté à la loi martiale et sauvegardé la démocratie en Corée du Sud hier soir ! », a écrit un internaute sur X.
À la stupeur générale, le président a décrété la loi martiale mardi soir et tenté de museler le Parlement en y envoyant l’armée, avant de faire volte-face six heures plus tard sous la pression des députés et des manifestants.
Malgré le bouclage de l’Assemblée nationale par des centaines de militaires et de policiers, 190 députés ont réussi à se faufiler dans le bâtiment dans la nuit de mardi à mercredi, parfois en escaladant les clôtures, et à tenir une séance extraordinaire. C’est à ce moment-là qu’An Gwi-ryeong a fait face aux soldats.
« Nous ne devons pas baisser la garde » face à Yoon Suk Yeol
L’opposition a engagé une procédure de destitution contre le président Yoon Suk Yeol, l’accusant d’avoir tenté d’instaurer la loi martiale pour empêcher des poursuites contre lui-même et sa famille.
An Gwi-ryeong a dit à l’AFP ne pas exclure qu’il tente une nouvelle fois de se maintenir au pouvoir. « Il semble ne pas considérer tout cela comme un échec total », c’est pourquoi « nous ne devons pas baisser la garde », a-t-elle insisté. « Nous devons tenir face à la tyrannie de l’administration Yoon jusqu’à la fin. Nous devons nous battre ensemble, et nous soutenir les uns les autres », a-t-elle conclu.
Yoon Suk Yeol, élu de justesse en 2022 et qui n’a jamais disposé de majorité au Parlement, avait pointé du doigt une « dictature législative » et accusé les élus de l’opposition de bloquer « tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation ».
Six partis d’opposition ont déposé mercredi une motion de destitution, accusant le dirigeant d’avoir « gravement violé la Constitution et la loi ». Cette motion sera soumise au vote samedi à 19h (11h, heure de Paris), selon l’agence de presse Yonhap.